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Biden et son parti retrouvent des couleurs avant les législatives
Biden et son parti retrouvent des couleurs avant les législatives / Photo: OLIVIER DOULIERY - AFP

Biden et son parti retrouvent des couleurs avant les législatives

Des réformes qui avancent, des sondages qui frémissent, et surtout un débat sur l'avortement qui n'en finit plus de plomber le camp républicain: avant les législatives de novembre, les démocrates américains et leur chef de file Joe Biden retrouvent des couleurs.

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Le président des Etats-Unis veut chauffer ses troupes jeudi à l'occasion d'un rassemblement démocrate en proche banlieue de Washington.

Selon sa porte-parole Karine Jean-Pierre, il martèlera le "contraste" entre la vision démocrate de l'Amérique et celle qu'il prête aux républicains.

Pour résumer tout le mal qu'il pense des idées républicaines et en particulier de celles des partisans de l'ancien président, Joe Biden les qualifie désormais de "ultra MAGA" (MAGA pour "Make America Great Again", le slogan emblématique de Donald Trump).

Selon Karine Jean-Pierre, le camp conservateur veut "supprimer des droits", notamment en envisageant une interdiction de l'avortement sur tout le territoire, "défendre les super riches et les multinationales" et "démanteler" les systèmes d'aide sociale.

Les enquêtes d'opinion sont toujours à prendre avec des pincettes, néanmoins la tendance qui se dégage depuis un mois environ en faveur du camp démocrate semble franche.

Selon le site FiveThirtyEight, qui agrège des sondages, les électeurs souhaitant une victoire démocrate aux élections de mi-mandat étaient même le 24 août un peu plus nombreux (44%) que ceux espérant un succès des républicains (43,6%).

- Vague rouge ou surprise bleue? -

On est loin de la "vague rouge" (la couleur du parti conservateur) envisagée encore au début de l'été, quand la forte inflation semblait réduire à néant les chances du président et de son parti.

La victoire mercredi d'un démocrate dans un district très disputé de l'Etat de New York a été vue comme un indice supplémentaire du retournement de tendance.

Et certains commentateurs se demandent désormais si le démocrate de 79 ans - dont la cote de popularité remonte elle aussi depuis un plus bas début juillet - ne va pas faire mentir l'histoire électorale.

Traditionnellement en effet, le parti du président perd ces élections qui renouvellent tous les sièges de la Chambre des représentants et 35 des 100 sièges du Sénat.

Le plus important facteur dans ce nouvel élan ne doit rien à Joe Biden, bien au contraire: il s'agit de la fin du droit constitutionnel à l'avortement, décidée fin juillet par une Cour suprême très conservatrice façonnée par Donald Trump.

Alors qu'une majorité des Américains est favorable au droit à l'IVG, les démocrates sont décidés à faire de cette question un enjeu central du scrutin.

Le parti peut aussi se reposer sur d'indéniables avancées du programme présidentiel, notamment le vote de gigantesques dépenses en faveur de la lutte contre le changement climatique et pour l'innovation technologique.

Sans compter d'autres annonces fortes, qu'il s'agisse de la mort du leader d'Al-Qaïda suite à une frappe américaine, ou de l'effacement partiel d'une partie de la dette étudiante.

Sur le front de l'économie, l'inflation montre des signes de ralentissement, tandis que l'emploi reste florissant.

Un récent sondage très commenté, révélé par la chaîne NBC, indique même que la première préoccupation des électeurs serait désormais "les dangers pesant sur la démocratie", devant le coût de la vie - de quoi alimenter encore les espoirs des démocrates, alors que les partisans de l'ancien président continuent à prétendre que Joe Biden a "volé" son élection.

- Fébrilité -

Les républicains, eux, montrent des signes de fébrilité. Leur chef de file au Sénat, Mitch McConnell, estime que le parti conservateur a seulement une chance sur deux de ravir la majorité à la chambre haute du Congrès.

Est-ce cette tendance défavorable? Ou l'accumulation de procédures et enquêtes le visant? Toujours est-il que Donald Trump, qui ne porte par Mitch McConnell dans son coeur, s'est fendu mercredi d'un communiqué particulièrement virulent, le traitant de "pion" au service des démocrates.

Mais rien ne dit que tous les candidats du parti démocrate vont se vanter des réussites de Joe Biden ou s'afficher avec celui qui suscite chez de nombreux sympathisants républicains une franche détestation.

Dans certains scrutins serrés, les candidats du parti présidentiel gardent leurs distances. Marcy Kaptur, élue démocrate à la Chambre des représentants qui brigue sa réélection en Ohio, a ainsi diffusé un clip de campagne se concluant avec cette phrase: "Elle ne travaille pas pour Joe Biden. Elle travaille pour vous."

H.Rathmann--HHA