Tourisme: Paris et sa région continuent de remonter la pente grâce à un bel été
L'activité touristique s'est nettement améliorée pendant l'été à Paris et dans sa région, se rapprochant des performances de l'avant-pandémie, mais sur le premier semestre, les recettes et la fréquentation restent inférieures à 2019, selon des estimations présentées mercredi.
"2022 est l'année de la renaissance et du relèvement du tourisme en Ile-de-France", s'est réjouie la présidente de la région Valérie Pécresse, marquée par "un redressement très fort au premier semestre, avec toutefois un biais : 60% des touristes sont Français et seulement 40% internationaux, Américains ou Européens de proximité: Britanniques, Allemands, Espagnols, Italiens, Belges ou Hollandais".
Il a encore manqué "30% de clientèle internationale au premier semestre", a-t-elle souligné lors d'une conférence de presse, du fait de "l'absence des touristes asiatiques et principalement chinois". Cette absence a pesé sur les recettes, en recul de 30% comparé au premier semestre 2019, à 7 milliards d'euros, selon les chiffres publiés par le comité régional du tourisme (CRT) Paris Ile-de-France.
La crise sanitaire a fait perdre "30 milliards d'euros au secteur touristique en Ile-de-France en deux ans et pourtant les entreprises ont tenu le choc, aidées par l'Etat, aidées par la région", a affirmé Mme Pécresse, précisant que la région a débloqué "plus de 150 millions d'euros" en faveur des professionnels d'un secteur qui représente "500.000 emplois non délocalisables".
Ainsi sur les six premiers mois de l'année 2022, la fréquentation touristique est encore en net repli par rapport à l'avant-Covid-19: 18,2 millions de touristes se sont rendus à Paris et en Ile-de-France, soit 23% de moins qu'au premier semestre 2019. Et dans les musées (Louvre, Orsay...), c'est -30%.
Le nombre de touristes internationaux a reculé de 42% à 7,4 millions, du fait d'une reprise du trafic aérien et d'allègements de restrictions sanitaires très progressifs. La baisse est moindre pour les touristes français (-22%), qui ont été 10,8 millions de touristes à visiter la capitale et sa région.
- 20% d'Américains -
Mais l'été (juin à août) a été bien plus favorable. Quelque 12,6 millions de touristes ont visité Paris et sa région, soit 6% de moins qu'à l'été 2019, avec "des taux de remplissage de 70% contre 75%" avant-Covid.
"On est en train de rattraper en juillet et août les niveaux de 2019", a déclaré Mme Pécresse, soulignant que la moitié des professionnels de la région ont jugé "bonne" la saison, contre un quart en 2021". Et ce, grâce à "une dynamique portée par les clientèles internationales, et notamment les Américains, grâce à une parité euro-dollar extrêmement favorable". "Aujourd'hui plus de 20% de nos touristes (étrangers) sont des Américains", a-t-elle souligné.
Parmi les étrangers, certains sont même venus plus nombreux qu'à l'été 2019, en particulier les Italiens (+33%), les Espagnols (+8%) et les Allemands (+1%) en juin-juillet selon les calculs de l'organisme, réalisés à partir des arrivées hôtelières.
Mais sur le premier semestre, les arrivées hôtelières de touristes américains, première clientèle internationale de la région, restent en repli de 24% à 949.000 comparé à 2019, suivies par celles des Britanniques, encore en recul de 19% à 737.000.
Viennent ensuite les touristes venus d'Allemagne (-10% à 560.000), d'Espagne (-13% à 468.000), de Belgique (-3% à 440.000) proches du niveau d'avant-pandémie, comme les Italiens ou les Suisses (respectivement -5% à 403.000 et -1% à 225.000).
Le nombre de touristes originaires des Pays-Bas a lui bondi de 32% à 406.000.
La dynamique estivale et des "perspectives positives" pour l'automne pourraient permettre à la région d'atteindre en 2022 "45 millions de touristes, ce qui nous rapprocherait du record absolu de 2019, qui était de 51 millions", a affirmé Mme Pécresse.
Interrogés sur le mois de septembre, 69% des professionnels ont toutefois jugé l'état de leurs réservations "moyen", contre 71% le qualifiant de "bon" en 2019, semblant se montrer circonspects quant à leur activité des prochaines semaines.
O.Rodriguez--HHA