Hamburger Anzeiger - Attentats contre le journal satirique Charlie Hebdo et un Hyper Cacher: le procès en appel s'ouvre à Paris

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Attentats contre le journal satirique Charlie Hebdo et un Hyper Cacher: le procès en appel s'ouvre à Paris
Attentats contre le journal satirique Charlie Hebdo et un Hyper Cacher: le procès en appel s'ouvre à Paris / Photo: ERIC FEFERBERG - AFP/Archives

Attentats contre le journal satirique Charlie Hebdo et un Hyper Cacher: le procès en appel s'ouvre à Paris

Sept ans et demi après le choc des attentats contre la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un magasin Hyper Cacher, le procès en appel de deux soutiens présumés des auteurs des attaques jihadistes s'est ouvert lundi à Paris.

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Pendant trois jours de terreur, du 7 au 9 janvier 2015, les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly portaient le combat jihadiste sur le sol français, tuant 17 personnes, dont les caricaturistes Cabu et Wolinski.

Leur périple meurtrier et coordonné avait pris fin avec leur mort lors d'un double assaut policier.

Rejugé pour complicité de ces crimes, deux ans après avoir été condamné à trente ans de réclusion criminelle, Ali Riza Polat, Franco-Turc de 37 ans, s'est défendu en fin de journée, dès son premier interrogatoire, d'être "un terroriste".

"On dit que j'ai fait ceci, que j'ai fait ça. C'est des mensonges", s'est agacé M. Polat, qui avait marqué la première audience par ses coups de colère.

A quelques mètres de lui dans le box, les traits tirés et les muscles saillants sous son tee-shirt couleur parme, Amar Ramdani a été beaucoup moins prolixe, répondant du bout des lèvres aux questions sur son parcours de vie.

Amar Ramdani était lui aussi un proche d'Amedy Coulibaly, qu'il avait connu en détention. "J'ai été trahi par mon ami", avait-il déclaré au cours de la procédure.

Accusé de soutien logistique, il avait fait appel après avoir écopé de vingt ans de réclusion.

- Zones d'ombre -

L'instruction titanesque et les débats en première instance n'ont pas permis de dissiper toutes les zones d'ombre entourant les attentats, du circuit des armes aux commanditaires des tueries commises au nom d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) pour les Kouachi et de l'Etat islamique (EI) pour Coulibaly.

Ali Riza Polat est notamment soupçonné d'avoir organisé la recherche d'armes pour Amedy Coulibaly, originaire de la même ville de banlieue parisienne, et d'être intervenu à tous les stades des préparatifs des attaques, ce qu'il rejette en bloc.

"Ce procès sera l'ultime occasion de corriger les erreurs d'une chaîne judiciaire dépassée par l'ampleur de ces attentats, et de revenir à la raison quant au rôle exact de M. Polat, délinquant de droit commun à qui l'on a attribué à tort un rôle qu'il n'a jamais joué", estiment ses avocats, MMes Moad Nefati et Rachid Madid.

Ce nouveau procès en appel est prévu jusqu'au 21 octobre.

Seules quelques parties civiles - sur les près de 300 constituées - étaient présentes à l'ouverture des débats.

Parmi elles, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Riss, blessé dans l'attentat, l'ex-chroniqueuse Sigolène Vinson, rescapée de l'attaque, ou l'ex-otage de l'Hyper Cacher Lassana Bathily.

"Nos vies ont été détruites il y a sept ans", a souligné Gala Renaud, la veuve de Michel Renaud, assassiné dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.

"En ce qui concerne les parties civiles, ce qu'on espère, c'est que peut-être quelques zones d'ombre seront levées", a fait valoir Me Elie Korchia, avocat de victimes de l'Hyper Cacher.

"Il y a un second procès, c'est difficile pour nous, c'est douloureux, mais au moins il faut qu'il soit utile, qu'il serve à quelque chose", souligne l'avocat de Charlie Hebdo, Me Richard Malka.

Les attentats de janvier 2015 ont marqué le début d'une funeste série d'attaques jihadistes en France, avec celles du 13 novembre 2015 en région parisienne et celle de la promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016, actuellement jugée au sein du même palais de justice.

U.M.Thomas--HHA