Deux Palestiniens et un officier israélien tués dans des heurts en Cisjordanie
Deux Palestiniens et un officier israélien ont été tués mercredi lors d'échanges de tirs dans la région de Jénine, théâtre ces derniers mois de heurts récurrents et meurtriers dans le nord de la Cisjordanie occupée.
L'armée israélienne a indiqué que "deux suspects" s'étaient approchés dans la nuit du point de passage de Jalameh, entre le secteur de Jénine et Israël. Ils ont tiré en direction de soldats postés au checkpoint, "qui ont riposté en ouvrant le feu", d'après l'armée.
Un major de 30 ans, Bar Falah, a été tué dans les échanges de tirs et les deux "suspects", qui avaient des armes automatiques, ont été "neutralisés", selon cette source.
A Ramallah, le ministère palestinien de la Santé a confirmé la mort de "deux jeunes hommes".
Selon l'agence de presse palestinienne Wafa, il s'agit d'Ahmed Ayman Ibrahim Abed, âgé de 23 ans, et d'Abdel Rahman Hani Soubhi Abed, 22 ans. L'un des deux était membre des services de renseignements de l'Autorité palestinienne, a indiqué à l'AFP une source de sécurité palestinienne.
Le chef de l'armée israélienne Aviv Kohavi et le Premier ministre Yaïr Lapid ont salué la mémoire de l'officier tué.
"Bar était un soldat dévoué, qui a combattu le terrorisme et mené ses troupes jusqu'à la dernière heure", a affirmé M. Lapid dans un communiqué.
Depuis une série d'attentats anti-israéliens à partir de mars, fatals à 19 personnes, l'armée israélienne a multiplié ses opérations dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu, notamment dans les régions de Naplouse et Jénine où des groupes armés palestiniens sont actifs.
Ces opérations, fréquemment émaillées de heurts avec la population locale ou des combattants, ont fait des dizaines de morts côté palestinien et mené à l'arrestation de plus de 1.500 personnes, d'après Aviv Kohavi.
La semaine dernière, deux membres de mouvements islamistes armés palestiniens, le Hamas et le Jihad islamique, ont été tués lors de raids.
- Sécurité renforcée -
Ces deux mouvements ont "salué" mercredi "l'opération" au point de passage de Jalameh sans toutefois la revendiquer directement. "Notre peuple palestinien à Jénine, à Naplouse et dans toutes les villes de Cisjordanie poursuit une révolution massive et une lutte permanente contre l'occupation" israélienne, "en réponse à ses crimes", a indiqué le Hamas, mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza.
Dimanche, un Palestinien membre des brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du parti Fatah (laïc) du président Mahmoud Abbas, a succombé à des blessures par balles infligées quelques jours auparavant. Il avait été blessé lors d'affrontements avec l'armée venue détruire à Jénine le logement de l'auteur d'une attaque fatale à trois Israéliens le 7 avril à Tel-Aviv.
Les échanges de tirs de mercredi interviennent alors que les services de sécurité israéliens ont déjà renforcé la sécurité dans le nord d'Israël pour le match de football de la Ligue des Champions devant opposer, à Haïfa, ville située à une soixantaine de km de Jénine, le Maccabi Haïfa au Paris Saint-Germain (PSG).
Des centaines d'agents de sécurité doivent être déployés aux abords du stade, a indiqué la police dans un communiqué.
Le Maccabi Haïfa a mis en place "des mesures de sécurité jamais vues pour un match de foot en Israël", a dit mardi un porte-parole du club. "Le dispositif prévoit 1.000 stadiers, 350 policiers et un double périmètre de sécurité pour contrôler les billets", a précisé Dudu Bazak en conférence de presse.
H.Graumann--HHA