Les images de vidéosurveillance de l'attentat de Nice projetées au procès
Les images "terrifiantes" des caméras de vidéosurveillance montrant la course folle du camion-bélier conduit par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel sur la promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016 ont été diffusées jeudi au procès de l'attentat de Nice dans une salle d'audience plus fournie que d'habitude.
Dès les premières images du camion, tous feux éteints, fonçant sur la foule, un cri déchire le silence de la salle d'audience de la cour d'assises spéciale à Paris. Une femme sort. On l'entend pousser un cri de douleur dès les portes franchies.
Sur les écrans, on suit effaré la poursuite de la course meurtrière du camion. Les images sont violentes. Une femme voilée, partie civile, éclate en sanglots et quitte précipitamment la salle tandis que les caméras montrent le camion faisant des embardées de droite à gauche pour frapper le plus de gens possible.
De temps en temps, des cris étouffés résonnent dans la salle. Sept psychologues, des pompiers volontaires et des gendarmes sont là pour porter assistance.
Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises pendant le visionnage. "Au moment de la diffusion de la vidéo, tous les téléphones doivent être rangés, et les ordinateurs portables fermés, y compris ceux des journalistes", avait averti le président de la cour d'assises spéciale Laurent Raviot à l'ouverture de l'audience.
Les images ont été diffusées simultanément à Paris et dans la salle de retransmission à Nice.
L'attaque, qui a duré quatre minutes et dix-sept secondes, a provoqué la mort de 86 personnes dont plusieurs enfants et fait plus de 400 blessés. Les images du camion de 19 tonnes fonçant volontairement sur la foule ont été recueillies par une vingtaine de caméras de vidéosurveillance de la ville de Nice.
Ces "images extrêmement violentes" sont bien "de nature à éclairer la cour" sur l'acte criminel commis par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, avait estimé mercredi le président Laurent Raviot en annonçant sa décision de les diffuser.
La cour et plusieurs avocats ont visionné ces images, sous scellés, mardi soir. "Il n'y aura pas d'autre diffusion", a prévenu M. Raviot jeudi matin. Une fois visionnées à l'audience les images seront de nouveau placées sous scellés.
H.Beehncken--HHA