Washington annonce des mesures pour faciliter l'accès des Iraniens à internet
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi la levée de certaines interdictions de commerce avec l'Iran, afin de permettre aux entreprises technologiques de fournir des plateformes et services permettant aux Iraniens d'accéder à internet, dont l'accès a été fortement limité par les autorités.
L'administration Biden a ainsi assoupli certaines sanctions visant l'Iran, afin d'autoriser "les entreprises technologiques à offrir au peuple iranien plus d'options de plateformes et services extérieurs sécurisés", a annoncé le département américain au Trésor dans un communiqué.
"Les États-Unis prennent des mesures pour soutenir la libre circulation de l'information et l'accès à des informations factuelles au peuple iranien", a ajouté le ministère.
Les autorités iraniennes ont imposé des restrictions drastiques sur internet, bloquant notamment l'accès à Instagram et WhatsApp, en raison des protestations provoquées par la mort de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée par la police des moeurs.
Des ONG accusent les autorités iraniennes de tenter de limiter les capacités de rassemblement des manifestants et pouvoir les réprimer à huis clos.
La mise à jour "élargira la gamme de services internet disponibles pour les Iraniens", afin d'aider "le peuple iranien à être mieux équipé pour contrer les efforts du gouvernement pour le surveiller et le censurer", a commenté le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, dans un communiqué.
L'impact de cette décision ne sera cependant peut-être pas immédiate car elle "ne supprime pas tous les outils de répression des communications", ont reconnu des responsables de l'administration lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.
Mais "avec le temps, cela donnera au peuple iranien plus d'outils pour faire face à ces efforts répressifs du gouvernement iranien".
- Starlink -
"Le gouvernement iranien a coupé l'accès à internet à la plupart de ses 80 millions de citoyens pour les empêcher – et le monde – de regarder sa violente répression des manifestants pacifiques", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, dans un communiqué distinct.
Il a ajouté que Washington va "aider à faire en sorte que le peuple iranien ne reste pas isolé et dans l'ignorance".
"Dans les semaines à venir, l'OFAC (Bureau du contrôle des avoirs étrangers, NDLR) continuera de publier des directives pour soutenir l'engagement de l'administration à promouvoir la libre circulation de l'information, ce que le régime iranien a toujours refusé à son peuple", a encore indiqué Wally Adeyemo.
Lundi, le milliardaire Elon Musk avait indiqué que son entreprise aérospatiale SpaceX comptait demander une exemption aux sanctions contre Téhéran auprès de l'administration américaine afin de proposer en Iran les services de connexion à internet via sa constellation de satellites Starlink.
Leurs services n'entrent pas dans le cadre des assouplissements annoncés vendredi, et l'entreprise devra, effectivement, demander une exemption spécifique, a précisé un responsable de l'administration lors de la conférence téléphonique vendredi.
Des élus américains du Congrès, démocrates et républicains, ont envoyé cette semaine une lettre à la secrétaire au Trésor Janet Yellen, l'exhortant à assouplir les restrictions sur les services internet à l'Iran, "à clarifier les règles sur la fourniture de services au peuple iranien" et "à accélérer toutes les demandes de licence connexes des entreprises (...) y compris de Starlink".
Au moins 17 personnes ont péri depuis le début des manifestations en Iran, selon un bilan d'un média d'Etat.
J.Fuchs--HHA