Hamburger Anzeiger - Elections en Italie: participation en forte baisse, l'extrême droite favorite

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Elections en Italie: participation en forte baisse, l'extrême droite favorite

Elections en Italie: participation en forte baisse, l'extrême droite favorite

La participation était en forte baisse aux législatives de dimanche en Italie, où une coalition conservatrice dominée par l'extrême droite pourrait emporter la majorité absolue et porter au pouvoir la dirigeante post-fasciste Giorgia Meloni.

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Selon le ministère de l'Intérieur, la participation était de 50% à 17H00 GMT, en recul de huit points par rapport aux législatives de 2018.

La baisse est particulièrement marquée dans les régions du sud de la péninsule (-12 points), qui avaient massivement contribué à la victoire il y a quatre ans du Mouvement 5 Etoiles, formation anti-système pourtant créditée d'avoir instauré en 2019 un "revenu citoyen minimum" pour les plus pauvres.

A seulement 45 ans, Giorgia Meloni, cheffe de Fratelli d'Italia, donnée à environ 25% dans les derniers sondages, est favorite pour prendre la tête d'un gouvernement de coalition au sein duquel l'extrême droite dominerait largement la droite classique.

"Aujourd'hui, tu peux contribuer à écrire l'histoire", a-t-elle lancé à ses partisans sur Twitter dimanche matin. Sur TikTok, elle a publié une vidéo où elle pose avec un melon dans chaque main qui masquent sa poitrine, jouant sur le sens de son nom.

En cas de victoire, Mme Meloni deviendrait la première "présidente du conseil" italien et la première cheffe de gouvernement post-fasciste dans un pays fondateur de l'Union européenne.

Cette ex-fan de Mussolini, dont la devise est "Dieu, patrie, famille", a réussi à dédiaboliser son parti et catalyser sur son nom les mécontentements et frustrations de ses compatriotes en campant résolument dans l'opposition au gouvernement d'unité nationale de Mario Draghi.

- Imprévisibles -

Mais la messe n'est pas dite: "imprévisibles, les élections se jouent sur l'émotion et au dernier moment", rappelle à l'AFP Emiliana De Blasio, professeure de sociologie à l'université Luiss de Rome, tout en soulignant le rôle-clé des indécis, estimés à 20% environ.

Pour espérer avoir de la marge au parlement, Mme Meloni aura besoin de ses alliés, la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, qui selon les sondeurs ont tous les deux perdu du terrain à son profit.

"Je suis impatient de revenir à partir de demain au gouvernement de ce pays extraordinaire", a déclaré dans un bureau de vote de Milan Matteo Salvini, ancien ministre de l'Intérieur.

Les résultats seront cruciaux pour l'avenir politique du patron du Parti Démocrate (PD, centre-gauche), l'ancien chef de gouvernement Enrico Letta, qui avait lancé un appel à "voter utile" pour faire barrage à l'extrême droite.

- Risque économique -

Quel que soit le gouvernement issu des élections, son chemin apparaît d'ores déjà semé d'embûches. Alors que l'instabilité gouvernementale est chronique, les experts s'accordent déjà sur la courte espérance de vie de cette coalition où Meloni aura fort à faire pour gérer ses encombrants alliés Berlusconi et Salvini.

Ces derniers se sont d'ailleurs adressés des amabilités à distance dimanche. Après avoir voté, Silvio Berlusconi a déjeuné avec des sympathisants auxquels il a confié que Salvini "devait être encadré", en ajoutant: "Il n'a jamais travaillé".

Sur Twitter, Salvini a sobrement répondu: "Quoi qu'il dise, j'aimerai toujours Silvio Berlusconi".

Le futur gouvernement devra aussi gérer la crise causée par la flambée des prix, une dette colossale représentant 150% du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce, et l'obtention des quelque 200 milliards d'euros accordés par l'UE dans le cadre de son plan de relance en échange de réformes.

"L'Italie ne peut pas se permettre de se priver de ces sommes d'argent", observe pour l'AFP l'historien Marc Lazar.

Giorgia Meloni réclame en outre une "révision des règles du Pacte de stabilité", suspendues en raison de la crise sanitaire, qui fixent un plafond de 3% du PIB pour le déficit et de 60% pour la dette.

Sur les questions de société, cette Romaine pur jus s'affiche ultra-conservatrice: "Oui à la famille naturelle, non au lobby LGBT! Oui à l'identité sexuelle, non à l'idéologie du genre! Oui à la culture de la vie, non à l'abîme de la mort!", a clamé en juin celle qui promet aussi de se battre "contre l'islamisation de l'Europe".

Son arrivée au pouvoir se traduirait également par un cadenassage du pays, où débarquent chaque année des dizaines de milliers de migrants, une perspective qui inquiète les ONG humanitaires.

Les bureaux de vote ferment à 21H00 GMT, heure à laquelle les premiers sondages à la sortie des urnes donneront un aperçu des résultats.

O.Zimmermann--HHA