Hamburger Anzeiger - Ukraine: les dirigeants prorusses réclament l'annexion, Kiev veut des armes

Euronext
AEX -1.37% 862.5
BEL20 -1.82% 4160.15
PX1 -0.57% 7269.63
ISEQ -0.98% 9713.24
OSEBX 1.31% 1445.01 kr
PSI20 0.84% 6428.13
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -4.53% 2802.09
N150 -0.04% 3313.22
Ukraine: les dirigeants prorusses réclament l'annexion, Kiev veut des armes
Ukraine: les dirigeants prorusses réclament l'annexion, Kiev veut des armes / Photo: Juan BARRETO - AFP/Archives

Ukraine: les dirigeants prorusses réclament l'annexion, Kiev veut des armes

Les dirigeants prorusses de régions ukrainiennes occupées totalement ou partiellement par Moscou ont réclamé mercredi l'annexion à la Russie, au lendemain de votes qualifiés d'"illégaux" et de "manipulés" par Kiev et ses alliés occidentaux.

Taille du texte:

L'Ukraine a de son côté réclamé de nouvelles livraisons d'armes occidentales pour combattre la Russie, balayant ses menaces répétées d'utiliser l'arme nucléaire pour protéger les nouveaux territoires qu'elle entend incorporer.

"Cher Vladimir Vladimirovitch (Poutine) (...) je vous demande d'examiner la question de l'adhésion de la République populaire de Lougansk à la Russie en tant que sujet de la Fédération de Russie", a déclaré Léonid Passetchnik, chef séparatiste de Lougansk, dans l'Est de l'Ukraine.

Il a indiqué son intention de se rendre à Moscou, tout comme son homologue de la région de Donetsk, Denis Pouchiline, pour formaliser l'annexion à la Russie.

Deux lettres similaires ont été envoyées à Vladimir Poutine par les deux chefs des administrations d'occupation de Kherson et Zaporijjia (sud), Vladimir Saldo et Evguéni Balitski. M. Saldo y invoque le droit d'autodétermination des peuples.

Ces demandes viennent au lendemain de scrutins organisés par la Russie dans l'urgence, sur cinq jours, dans ces quatre régions qu'elle contrôle en Ukraine. L'Occident a dénoncé cette escalade russe et promis de nouvelles sanctions, alors que les résultats annoncé mardi soir des scrutins flirtent par endroit avec les 100% de "oui" à l'annexion.

Le scrutin a eu lieu bien souvent en présence de soldats en armes, avec des officiels qui faisaient du porte-à-porte pour récolter les bulletins.

- Chars, avions et artillerie -

Sur le terrain, Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine située près de la frontière russe, a encore été bombardée dans la nuit de mardi à mercredi, laissant 18.000 foyers sans électricité, sans pour autant faire de morts.

Sur un site ferroviaire éventré par les frappes nocturnes, les employés déblayent les débris. Cette région russophone résiste et repousse les troupes russes depuis plus de sept mois et ici on affirme haut et fort que les votes d'annexion ne changeront rien à la détermination ukrainienne.

"Ce n'est pas légitime ces votes. On croit en nos forces, on croit dans les forces armées ukrainiennes. Au final, la victoire sera à nous", martèle Denis Kotchkov, un cheminot de 30 ans.

"Ça fait peur d'être ici. Les sirènes d'alarme anti-bombardement sonnent constamment. Tu attends mais tu ne sais jamais où ça va tomber", admet Antonina Moussiïenko, ingénieure de 42 ans.

Kiev veut "des chars, des avions de combat, de l'artillerie longue portée, des systèmes de défense anti-aérienne et antimissiles".

Dans la partie sous contrôle ukrainien de la région de Donetsk, cinq civils ont été tués et 10 blessés mardi, selon les autorités ukrainiennes.

- Restrictions aux frontières -

En Russie même, l'annonce d'une mobilisation "partielle" pour la guerre en Ukraine annoncé la semaine dernière par Vladimir Poutine continuait de provoquer un exode des hommes en âge de combattre vers les pays voisin, notamment la Géorgie, le Kazakhstan et la Mongolie.

A la frontière avec la Géorgie, que franchissent chaque jour près de 10.000 Russes selon Tbilissi et où des files d'attente géantes se sont formées, la situation est telle que les autorités russes locales ont annoncé restreindre l'entrée des véhicules.

Le gouvernement de la région russe frontalière d'Ossétie du Nord a aussi décrété l'état d'urgence. Les autorités fédérales ont elles annoncé qu'elles ne délivreraient plus de passeports aux personnes mobilisées par l'armée.

La campagne de recrutement devant toucher des centaines de milliers de personnes se poursuivait, malgré les doutes pesant sur la qualité, l'expérience et l'équipement de ces troupes, et suscitant les critiques jusque parmi les propagandistes russes.

Rencontrée mardi devant un centre de l'armée à Saint-Petersbourg, Galina, 65 ans,et dont la fille est traitée pour un cancer, dit que la mobilisation de son gendre est "encore un coup du sort" pour sa famille.

"Il travaille dans la construction. Dans l'armée, il était tireur à l'époque", raconte Galina, en tenant par la main son petit-fils Micha. "Comment va-t-on vivre maintenant, si c'est pour longtemps, je ne sais pas", soupire-t-elle.

La pression économique continuait parallèlement à se renforcer sur la Russie, avec le renoncement par trois banques publiques turques au système russe de paiement Mir, un moyen crucial pour les Russes à l'étranger depuis qu'ils ont été privés de Visa et Mastercard.

Moscou a réclamé de son côté une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le "sabotage" des gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique qui ont été tous deux touchés par des fuites spectaculaires précédées d'explosions sous-marines.

L'UE a promis une réponse "ferme" à l'attaque de ces deux tubes, qui étaient déjà débranchés à cause de la guerre en Ukraine, alors que les interrogations allaient bon train sur le responsable de cette opération.

A.Gonzalez--HHA