Hamburger Anzeiger - L'UE doit fournir des chars à l'Ukraine, plaide la présidente du Parlement européen

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L'UE doit fournir des chars à l'Ukraine, plaide la présidente du Parlement européen
L'UE doit fournir des chars à l'Ukraine, plaide la présidente du Parlement européen / Photo: FREDERICK FLORIN - AFP

L'UE doit fournir des chars à l'Ukraine, plaide la présidente du Parlement européen

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, appelle les Etats membres de l'UE à livrer des chars à l'Ukraine et à "accélérer" la procédure d'adhésion de ce pays à l'Union, dans un entretien mercredi à l'AFP, avant un sommet des Vingt-Sept.

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La responsable maltaise compte faire passer ces messages vendredi à Prague lors d'une réunion du Conseil européen.

"Les Ukrainiens ont besoin d'armement pour (continuer à) reprendre leur territoire (...), par exemple des chars Leopard 2 que plusieurs Etats membres détiennent", a déclaré Mme Metsola dans cette interview, en marge d'une session plénière à Strasbourg.

La responsable, issue du PPE (droite), a été la première présidente d'une institution européenne à se rendre en Ukraine après le déclenchement de la guerre par la Russie, lors d'un voyage à Kiev le 1er avril.

Les pays occidentaux, notamment de l'UE, fournissent armes et matériel militaire à l'Ukraine mais Kiev demande plus, réclamant notamment à Berlin la livraison de chars Leopard 2. Ces chars de combat de conception allemande sont une référence en matière de blindage et de maniabilité.

Mais le chancelier Olaf Scholz n'a pas donné suite à cette demande, souhaitant qu'une telle décision soit prise en concertation avec ses alliés occidentaux.

Quelque 2.000 chars de ce type sont détenus par l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, l'Espagne, la Suède, et hors UE, la Norvège, la Suisse et la Turquie, selon un responsable de l'UE.

Selon Mme Metsola, les pays européens prêts à fournir ces chars pourraient être remboursés par des fonds communs, comme ceux de la Facilité européenne pour la paix, pour que l'effort soit partagé par tous et n'affecte pas de manière "disproportionnée" certains pays.

Les pays de l'UE ont déjà alloué 2,5 milliards d'euros à ce fonds intergouvernemental destiné à la fourniture d'armements à l'Ukraine.

"Je pense que ce sont des discussions que nous devons avoir maintenant, particulièrement parce que nous voyons une escalade de la part de la Russie, et d'un autre côté parce que nous voyons l'Ukraine repousser les Russes avec succès", a-t-elle commenté.

- "Gros progrès" -

Alors que l'Ukraine a obtenu en juin, quatre mois après le déclenchement de la guerre par la Russie, le statut de candidat à l'UE, la présidente du Parlement européen estime qu'il faut "accélérer" la procédure d'adhésion de ce pays.

Un tel processus est habituellement long et difficile et elle n'a pas voulu se prononcer sur une échéance d'intégration.

Mais "nous avons un pays qui nous a montré sa volonté débordante de nous rejoindre, qui atteint des objectifs que d'autres pays mettraient des mois ou des années à atteindre", a salué Mme Metsola.

Elle a indiqué que de "gros progrès" étaient réalisés par l'Ukraine pour aligner ses lois nationales sur celles de l'Union, un domaine dans lequel le Parlement européen apporte son aide.

La responsable a ajouté que la Moldavie, qui a obtenu le statut de candidat en même temps que l'Ukraine, ne devait néanmoins "pas être oubliée".

Alors que le processus d'adhésion de pays des Balkans occidentaux dure depuis de longues années, Mme Metsola a appelé à "davantage de réunions et de discussions" avec ces pays pour éviter qu'ils n'"aillent voir ailleurs" et "trouvent des partenaires moins fiables".

Les dirigeants de ces pays font partie des 44 chefs d'Etat ou de gouvernement qui seront rassemblés jeudi pour la première réunion à Prague de la "Communauté politique européenne", une idée du président français Emmanuel Macron.

Mme Metsola a souligné que ce forum ne "remplaçait bien sûr pas le processus d'élargissement de l'UE", et qu'il ne s'agissait "pas de mettre sur le même plan des pays qui ont quitté l'UE (Royaume-Uni, ndlr) et d'autres qui se battent pour la rejoindre".

E.Mariensen--HHA