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L'Assemblée générale de l'ONU se penche sur les annexions russes
L'Assemblée générale de l'ONU se penche sur les annexions russes / Photo: STRINGER - AFP

L'Assemblée générale de l'ONU se penche sur les annexions russes

L'Assemblée générale de l'ONU se penche à partir de lundi sur une résolution condamnant l'annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie, les Occidentaux espérant prouver l'isolement de Moscou sur la scène internationale.

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La décision de porter le dossier à l'attention de l'Assemblée générale, où les 193 Etats membres de l'ONU ont chacun une voix, sans veto, a été prise après que la Russie a bloqué un texte similaire lors d'une réunion du Conseil de sécurité le 30 septembre.

"Si le système onusien et la communauté internationale, via l'Assemblée générale, ne réagissaient pas à ce type de tentatives illégales, nous serions dans une très mauvaise situation", a commenté devant la presse Olof Skoog, ambassadeur de l'Union européenne en charge de rédiger le projet de résolution en collaboration avec l'Ukraine et d'autres pays.

L'absence d'un vote de l'Assemblée générale, attendu à l'issue des débats soit pas avant mercredi, risquerait de donner "carte blanche à d'autres pays pour faire de même ou pour reconnaître ce que la Russie a fait", a-t-il ajouté.

Le projet de texte vu par l'AFP condamne les annexions "illégales" des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson après des "soi disant référendums" et souligne que ces actions n'ont "aucune validité" au regard du droit international. Il appelle également à ce que personne ne reconnaisse ces annexions et réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine.

Dans une lettre adressée à tous les Etats membres, la Russie a attaqué "les délégations occidentales" dont les actions "n'ont rien à voir avec la défense du droit international".

"Elles poursuivent leurs propres objectifs géopolitiques", a écrit l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dénonçant la "pression" des Etats-Unis et de leurs alliés sur les autres capitales.

Dans ces circonstances, il a réclamé un vote à bulletin secret, une procédure plus qu'inhabituelle réservée en principe aux élections par exemple des membres du Conseil de sécurité.

- "Ca va être dur" -

"Cela ne montre pas une grande confiance dans le résultat", a ironisé un haut responsable de l'administration américaine, évoquant même "une tentative un peu désespérée".

Selon la porte-parole de l'Assemblée générale, une telle procédure devrait d'abord être soumise au vote des Etats membres. Sans bulletin secret.

Le secrétaire général de l'ONU, garant des "valeurs" des Nations unies et de sa Charte, a lui aussi clairement dénoncé les annexions de territoires ukrainiens.

"Cela s'oppose à tout ce que la communauté internationale est supposée représenter. Cela bafoue les buts et les principes des Nations unies. C'est une dangereuse escalade. Cela n'a pas de place dans le monde moderne. Cela ne doit pas être accepté", avait martelé Antonio Guterres le 29 septembre.

Ces propos "prouvent bien que ce n'est pas une question de l'Occident contre la Russie", a commenté le responsable américain.

Lors du vote au Conseil de sécurité, aucun pays n'avait pris le parti de la Russie, mais quatre délégations (Chine, Inde, Brésil et Gabon) s'étaient abstenues.

Alors que certains pays en développement s'agacent que l'Occident concentre toute son attention sur l'Ukraine, d'autres pourraient leur emboîter le pas cette semaine.

Le vote permettra d'évaluer plus précisément le degré d'isolement de la Russie. Les efforts des défenseurs du texte pour convaincre les potentiels abstentionnistes vont ainsi bon train.

"Ca va être dur. La résolution contre l'annexion de la Crimée en 2014 avait recueilli une centaine de votes. Je pense qu'on en aura plus cette fois", confie un haut responsable européen, tablant sur 100 à 140 voix pour.

Les deux premières résolutions de l'Assemblée générale contre l'invasion russe en mars avaient recueilli 141 et 140 voix pour, cinq contre (Russie, Bélarus, Syrie, Corée du Nord et Erythrée) et entre 35 et 38 abstentions.

La troisième fin avril, qui suspendait la Russie du Conseil des droits de l'Homme, s'était traduite par un effritement de l'unité internationale face à Moscou, avec beaucoup plus d'abstentions (58) et de voix contre (24) face à 93 voix pour.

Pour le haut responsable américain, la "mesure" du soutien à Moscou se fera au nombre de ceux qui "se tiendront aux côtés de la Russie" en votant non.

A.Baumann--HHA