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Londres avance sa présentation budgétaire après les turbulences sur les marchés
Londres avance sa présentation budgétaire après les turbulences sur les marchés / Photo: Oli SCARFF - AFP/Archives

Londres avance sa présentation budgétaire après les turbulences sur les marchés

Le ministre des Finances britannique Kwasi Kwarteng a annoncé lundi qu'il avançait la présentation de ses prévisions budgétaires, initialement prévue fin novembre, afin de rassurer les marchés secoués par ses annonces fiscales massives et non chiffrées le mois dernier.

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Dans une lettre à la commission au Trésor du Parlement britannique publiée lundi, M. Kwarteng indique que le gouvernement a demandé pour le 31 octobre à l'organisme public de prévisions budgétaire (OBR) des projections sur l'impact économique des mesures présentées fin septembre.

Elles seront dévoilées ce jour-là en même temps que "le projet budgétaire de moyen terme du gouvernement", où des mesures de financement sont très attendues.

Le Chancelier de l'Echiquier avait mis le feu aux marchés fin septembre avec un budget comprenant de vastes aides aux factures énergétiques, face à la crise du coût de la vie, mais aussi d'importantes baisses d'impôts ciblant surtout les ménages les plus aisés.

L'ensemble n'était pas chiffré mais les économistes évaluaient ce paquet de mesures à un montant colossal de 100 à 200 milliards de livres.

Sans mesures d'économies prévues, il devait être financé entièrement par emprunt sur les marchés à une période où les taux d'intérêts augmentent fortement, face à une inflation très élevée de près de 10% au Royaume-Uni, la plus élevée du G7.

Les investisseurs ont commencé à douter de la crédibilité du budget britannique et de la capacité de l'Etat à rembourser sa dette à long terme et se sont délestés des actifs britanniques, faisant plonger la livre sterling à son plus bas historique, et s'envoler les taux d'emprunt de Londres à long terme.

- Intervention de la banque centrale -

Face à un risque de spirale baissière sur les titres obligataires à long terme qui fragilisait les fonds de pension et risquait de se propager aux conditions de crédit pour les ménages comme les entreprises, la banque d'Angleterre a dû intervenir à partir du 28 septembre.

Elle avait lancé un programme pouvant aller jusqu'à 65 milliards de livres de rachat de bons du Trésor à long terme pour empêcher un effondrement de la liquidité sur ce marché et apaiser la volatilité des cours et des taux.

Lundi, la Banque d'Angleterre a parallèlement annoncé de nouvelles mesures pour assurer la stabilité financière sur les marchés britanniques, avant l'expiration vendredi de son programme de rachat de bons à long terme.

Elle double notamment à 10 milliards de livres quotidien le montant de titres qu'elle est en mesure de racheter, même si pour l'instant seuls 5 milliards de livres ont été utilisés sur la totalité du programme.

La présentation budgétaire de Kwasi Kwarteng avait été unanimement condamnée, le FMI lançant un rare et cinglant appel à rectifier le tir, et les agences de notation abaissant leur perspective sur la dette britannique.

Kwasi Kwarteng se rend à Washington cette semaine, comme le gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey, pour les assemblées d'automne du Fonds monétaire international (FMI) et tentera de rassurer la communauté financière internationale sur la crédibilité de son plan budgétaire.

"L'intervention de la banque centrale a aidé à calmer les marchés de la dette du gouvernement mais il reste des inquiétudes sur ce qui va se passer la semaine prochaine après que son programme de soutien aura pris fin, et sur la possibilité que les dysfonctionnements reviennent", commente Victoria Scholar, analyste de Interactive Investor.

Le rendement des obligations d'Etat à 30 ans, qui était monté de 3% début septembre à plus de 5,14%, un sommet depuis 1998, avant l'intervention de la BoE, évoluait encore lundi vers 09H45 GMT à 4,48%.

P.Meier--HHA