Brésil : dans le duel Lula-Bolsonaro, les noms d'oiseaux fusent
"Ivrogne, voleur" lance Jair Bolsonaro, "bouffon, bouseux" rétorque Lula : les insultes et les propos diffamatoires fusent entre les deux adversaires d'une campagne à couteaux tirés avant le second tour de la présidentielle au Brésil.
- Bolsonaro sur Lula, l'"escroc" qui a "surpassé Al Capone" -
- "Je dis des gros mots, mais je ne suis pas un voleur".
Le 7 septembre, face à des partisans sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, le jour du bicentenaire de l'Indépendance du Brésil.
- "Ce voleur pense que les valeurs familiales sont synonymes de retour en arrière. Si on doit se battre contre le gang de Lula, on le fera !".
Le 24 septembre, au cours d'un meeting à Campinas, près de Sao Paulo (sud-est).
- "Menteur, ex-détenu, traître à la patrie !".
Le 28 septembre, pendant le dernier débat télévisé avant 1er tour de la présidentielle, sur TV Globo.
- "Si vous mettez un ivrogne à la tête du Brésil (...), vous croyez que ça va marcher ?"
Le 7 octobre, au cours d'une conférence de presse au ton enflammé au palais présidentiel d'Alvorada, à Brasilia.
- "Ce qu'un chef de l'Etat ne peut pas faire, c'est voler, espèce de tocard !".
Tweet du 7 octobre, en réponse à une publication de Lula qui disait : "Bolsonaro est nerveux, il m'insulte. Mais il faut qu'il sache qu'un chef de l'Etat ne peut pas être nerveux".
- "C'est un grand menteur, un escroc, un corrompu, un bandit sans foi ni loi. (...) Lula a surpassé Al Capone. Pauvre Al Capone, c'était juste un pick-pocket à côté de Lula".
Le 9 octobre, dans un entretien avec la chaîne Pilhado, sur Youtube.
- Lula sur Bolsonaro, "génocidaire" et "cannibale" -
- "Le génocidaire qui gouverne ce pays n'est reçu par personne (à l'étranger) et personne ne veut nous rendre visite. C'est un négationniste".
Le 2 août, pendant un meeting à Campina Grande, dans l'Etat de Paraiba (nord-est)
- "Bolsonaro est l'otage du Parlement, on dirait le bouffon du roi".
Le 25 août, au cours d'un entretien avec le journal télévisé du soir du TV Globo.
- "Les manifestations pro-Bolsonaro ressemblaient à une réunion du Ku Klux Klan. Il ne manquait que les capuches".
Le 8 septembre, à l'occasion d'un meeting à Nova Iguaçu, une banlieue pauvre près de Rio de Janeiro. Il faisait allusion aux manifestations du 7 septembre sur la plage de Copacabana.
- "Nous ne luttons pas contre un adversaire normal (...) C'est un homme sans âme, sans coeur, qui n'a pas versé la moindre larme pour les 680.000 victimes du Covid" au Brésil.
Le 7 octobre, à Sao Paulo, dans un discours aux côtés de la sénatrice Simone Tebet, qui a obtenu la troisième place au premier tour.
- "Il a ce côté un peu brut de décoffrage, comme les bouseux des zones rurales de l'Etat de Sao Paulo".
Le 22 septembre, au cours d'un entretien pendant l'émission de variétés de Ratinho, un des présentateurs les plus populaires du Brésil, sur la chaîne de télévision SBT.
- "Il a dit au New York Times qu'il pourrait manger de la chair humaine, d'indigène. Mais s'il pense qu'il va pouvoir mordre un gars du Pernambouc (l'Etat natal de Lula), il va mourir empoisonné".
Le 9 octobre, au cours d'un meeting à Belo Horizonte (sud-est). Une allusion à un entretien datant de 2016 dans lequel Jair Bolsonaro, alors simple député, affirmait qu'il serait capable de manger de la chair humaine d'indigène.
La veille, à Campinas, Lula avait dit que les investisseurs étrangers ne voulaient pas se rendre au Brésil "de peur de se faire manger par le cannibale".
O.Meyer--HHA