S'imposer à la Chine plus tard, à la Russie tout de suite: Biden confirme sa stratégie internationale
S'imposer à la Chine à long terme, et contrer dans l'immédiat la Russie afin de rester la première puissance mondiale incontestée: la Maison Blanche a réaffirmé mercredi les priorités stratégiques du président Joe Biden.
"Nous sommes entrés dans une décennie décisive", a dit le principal conseiller diplomatique du président américain, Jake Sullivan, à la presse.
Il a identifié "deux défis essentiels".
"Le premier est la compétition entre les grandes puissances pour façonner l'ordre international de demain", a dit le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.
"Le second (...) est que nous devons affronter un ensemble de défis transnationaux qui affectent les gens où qu'ils soient, y compris aux Etats-Unis: le changement climatique, l'insécurité alimentaire, les maladies contagieuses, le terrorisme, la transition énergétique, l'inflation", a-t-il détaillé.
- "Tout pour gagner" -
Le "plus pressant", selon un document diffusé par l'exécutif américain, consiste à tenir tête aux régimes autoritaires.
Et d'abord à Moscou et à Pékin.
"La Russie présente une menace immédiate pour un ordre international libre et juste, en bafouant sans vergogne les règles internationales fondamentales", estime la Maison Blanche.
"La Chine, par contraste, est le seul rival qui ait à la fois la volonté de changer l'ordre international et, de plus en plus, les moyens économiques, diplomatiques, militaires et technologiques de poursuivre cet objectif", constate encore l'administration Biden.
En introduction, Joe Biden signe une déclaration imprégnée de son habituel optimisme: "Les Etats-Unis ont tout pour gagner la compétition du XXIème siècle. Nous sortons plus forts de chaque crise. Et il n'y a rien que nous ne puissions faire."
Se livrant à une explication de texte, Jake Sullivan a assuré: "Nous n'essaierons pas de diviser le monde en blocs rigides. Nous ne cherchons pas à transformer la compétition en confrontation ou en une nouvelle +Guerre froide+".
"Et nous ne considérons pas chaque pays simplement comme un terrain de confrontation par procuration", a-t-il dit, en référence aux nombreuses "proxy wars", guerres à distance, menées par les Américains et les Soviétiques entre 1945 et 1989.
- Ukraine -
"Je ne crois pas que la guerre en Ukraine ait modifié sur le fond l'approche de Joe Biden en matière de politique étrangère, qui date de bien avant sa présidence, et elle n'a fait que se renforcer et s'amplifier depuis qu'il est en fonction", a encore dit le conseiller à la sécurité nationale.
Jake Sullivan a, sans surprise, dû répondre à de nombreuses questions sur l'Arabie saoudite, après que Joe Biden a lui-même menacé le royaume de "conséquences" pour avoir conduit l'Opep+ à une baisse drastique de ses quotas de production.
D'influents parlementaires démocrates appellent le président américain à cesser les ventes d'armement américain à Ryad, historiquement massives, après cette décision qui selon Washington sert ouvertement les intérêts de la Russie.
Le conseiller du président a indiqué qu'il n'y avait pas de décision "imminente" au sujet des exportations de défense, mais ajouté: "C'est quelque chose que nous allons examiner."
E.Bekendorp--HHA