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Kiev dit progresser dans la région de Kherson, discussions russo-américaines
Kiev dit progresser dans la région de Kherson, discussions russo-américaines / Photo: Olga MALTSEVA - AFP/Archives

Kiev dit progresser dans la région de Kherson, discussions russo-américaines

Kiev a revendiqué vendredi de nouvelles avancées dans la région stratégique de Kherson, une ville du sud de l'Ukraine dont Moscou veut faire une "forteresse" et évacue la population civile.

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Les ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou et son homologue américain Lloyd Austin ont quant à eux eu un entretien téléphonique, à l'issue duquel le chef du Pentagone a souligné la nécessité de garder des "canaux de communication" ouverts.

Le ministère russe avait précisé plus tôt que les deux hommes, dont le dernier entretien remonte au 13 mai, avaient évoqué "plusieurs questions d'actualité de sécurité internationale, dont la situation en Ukraine".

Lloyd Austin a également parlé avec son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, réitérant "l'engagement inébranlable des Etats-Unis à soutenir la capacité de l'Ukraine à contrer l'agression de la Russie".

Sur le terrain, un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, a fait état de "88 localités reprises" aux forces russes dans la région de Kerson. Un précédent bilan, le 13 octobre dernier, mentionnait 75 villes et villages reconquis.

Les autorités russes ont annoncé le leur côté la mort de quatre personnes, dont deux journalistes, lors d'un bombardement nocturne sur un pont de Kherson.

"La ville de Kherson, comme une forteresse, prépare sa défense", a déclaré le responsable adjoint en charge de l'occupation russe à Kherson, Kirill Stremoussov. La télévision russe a diffusé des images d'une voiture endommagée et d'un embouteillage de véhicules attendant pour traverser le fleuve.

Les forces prorusses ont exhorté les civils à se déplacer sur la rive gauche du Dniepr face à la contre-offensive ukrainienne dans cette région récemment annexée par Moscou.

Kherson est la première ville importante à avoir été prise par les forces russes au début de leur offensive.

L'administration prorusse prévoit d'en évacuer "50.000 à 60.000" personnes en quelques jours.

- Barrage "miné" -

Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksiï Danilov, avait fustigé mercredi "la préparation de la déportation massive de la population ukrainienne" vers la Russie, selon lui afin de modifier la composition ethnique des territoires occupés.

L'Ukraine a aussi réclamé vendredi une mission d'observation internationale au barrage de Kakhovka, dans la région de Kherson, ou elle accuse la Russie de "préparer consciemment le terrain pour une catastrophe de grande ampleur".

Jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé les forces russes d'avoir "miné le barrage et les unités de la centrale hydroélectrique de Kakhovka", une des plus grandes infrastructures du genre en Ukraine.

Les autorités d'occupation russe de Kherson ont, elles, démenti tout minage du barrage.

Frappée dans ses infrastructures énergétique depuis une dizaine de jours alors que l'hiver approche, confrontée aux forces russes au sud et à l'est, l'Ukraine s'est en outre alarmée jeudi de l'ouverture possible d'un nouveau front au nord, depuis le Bélarus.

"La menace de reprise de l'offensive sur le front nord par les forces armées russes grandit", a déclaré à la presse Oleksiï Gromov, un responsable de l'état-major ukrainien.

- militaires iraniens -

Vendredi, Téhéran, accusé par les Occidentaux de fournir des drones à la Russie, a conseillé à ses ressortissants en Ukraine de partir "au vu de l'intensification des affrontements militaires et de l'augmentation de l'insécurité", selon l'agence iranienne Tasnim.

La Maison Blanche a quant à elle affirmé jeudi que des militaires iraniens se trouvaient en Crimée pour aider au maniement des drones kamikazes lancés contre des villes et infrastructures en Ukraine.

Sur le terrain, outre la situation dans la région de Kherson, les autorités ukrainiennes ont signalé des bombardements russes vendredi matin sur les villes de Kharkiv (nord-est) et Zaporijjia (sud-est).

"L'ennemi a lancé une attaque à la roquette sur la ville de Kharkiv (notamment) en touchant une infrastructure industrielle", selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.

Concernant Zaporijjia, le gouverneur Oleksandre Starouk a évoqué sur Telegram "des frappes de roquettes sur la ville", sans mentionner de victime ni les lieux touchés.

L'Union européenne a fait savoir qu'elle projetait de fournir une aide de 1,5 milliard d'euros par mois à l'Ukraine en 2023 pour soutenir ce pays en guerre.

"Cela donnera donc un chiffre global de 18 milliards pour l'année prochaine (...), un flux de revenus prévisible, stable et fiable", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Les pays baltes ont réclamé de leur côté la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les "crimes d'agression" de la Russie en Ukraine, reprenant ainsi une demande de Kiev.

A.Wulhase--HHA