Contrôle technique des deux-roues: première réunion, motards dans les rues
Les associations de défense de l'environnement et de la sécurité routière ont eu une première réunion "constructive" avec le ministre des Transports sur l'établissement d'un contrôle technique des deux-roues, sujet qui a en revanche fait sortir des motards en colère dans les rues de Paris samedi.
Dans un arrêt du 31 octobre, le Conseil d'État a réinstauré le contrôle technique pour les deux-roues, une obligation européenne dont l'application était prévue début 2023 avant son annulation par le gouvernement.
Vendredi soir, les associations porteuses du recours, Ras le scoot, Respire et la Ligue contre la violence routière, ont rencontré le ministre des Transports Clément Beaune.
La réunion a été qualifiée par les deux premières de "constructive", pour discuter de la mise en œuvre du contrôle technique: "Nous nous réjouissons de voir le dialogue enfin s'engager".
Le ministre doit rencontrer les autres parties prenantes prochainement, notamment les fédérations de motards, ainsi que les opérateurs devant assurer les contrôles.
"A ce stade, la concertation est en cours, et les décisions seront annoncées à l'issue de cette concertation", a indiqué à l'AFP samedi le ministère.
Les associations demandent "une mise en œuvre rapide", a dit à l'AFP Gaël David, président de Ras Le Scoot, qui attend les textes d'ici quelques semaines pour une application d'ici quelques mois, le temps de la concertation.
"Nous serons vigilants sur le contenu" du contrôle, a-t-il ajouté, soulignant que la directive européenne liste neuf champs de contrôle, comme pour les voitures: identification, lumières, contrôles sonores, freins, émissions de gaz polluants, etc.
Périodicité, coût, phases de mise en place seront aussi discutés, ainsi que l'inclusion ou non des petits scooters puisque la directive de l'UE ne concerne que les cylindrées de 125 cm3 et plus.
"On ne voit pas pourquoi les moins de 125 cm3 passeraient à côté du contrôle: tout le monde voit bien les nuisances sonores des petits scooters et aussi l'accidentologie des jeunes sur ces scooters", estime M. David.
Le sujet a en tout cas suscité samedi un défilé de motards jusqu'à l'hôtel de ville de Paris, qui protestaient aussi contre le stationnement payant qui leur est imposé dans la capitale depuis septembre.
"On est une plus-value en terme de mobilité et de pollution dans les grandes villes, par rapport à la voiture", a estimé Jean-Marc Belotti, coordinateur à Paris de la Fédération des motards en colère.
Un contrôle technique "ne servira à rien", selon lui: contrairement à une voiture, "on peut voir facilement à l’œil nu si les organes de sécurité d'un deux-roues sont défaillants ou pas", et les défaillances matérielles seraient en outre un facteur très minoritaire dans les accidents les impliquant. En outre, les deux-roues roulent en moyenne "3.000 km par an seulement", a-t-il précisé.
Th.Frei--HHA