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Les républicains bien placés mais pas de "vague rouge" aux élections américaines
Les républicains bien placés mais pas de "vague rouge" aux élections américaines / Photo: Jason Connolly - AFP

Les républicains bien placés mais pas de "vague rouge" aux élections américaines

Les républicains étaient en passe mercredi de prendre le contrôle de la Chambre des représentants d'une courte tête, au lendemain d'élections de mi-mandat où les démocrates de Joe Biden ont bien mieux résisté que prévu, conservant même leurs chances de garder le Sénat.

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La "vague rouge" (la couleur des républicains) annoncée n'a pas eu lieu lors d'un scrutin mardi tendu mais sans violences, malgré les craintes d'avant le vote, privant sans doute Donald Trump d'un tremplin dans sa volonté de reconquête de la Maison Blanche.

L'ancien président observait d'ailleurs un silence peu habituel. Le président démocrate devait lui tenir une conférence de presse à 21H00 GMT.

"Ce qui ressort des élections de mi-mandat est assez mauvais pour Donald Trump", résumait à l'AFP Jon Rogowski, professeur de science politique à l'université de Chicago.

"Non seulement les électeurs ont rejeté de nombreux candidats adoubés par Donald Trump mais ils ont aussi rejeté ses idées", a-t-il relevé, en citant par exemple une série de référendums sur le droit à l'avortement.

Plus de douze heures après la fermeture des derniers bureaux de vote, l'Amérique attendait encore de connaître le sort de plusieurs scrutins décisifs et disputés comme en Arizona ou dans le Nevada.

Et, prudents, les grands médias américains se gardaient d'annoncer leurs projections pour le contrôle des 435 sièges à la Chambre des représentants, la majorité se situant à 218.

Malgré cela, le ténor républicain Kevin McCarthy, qui devrait en cas de victoire devenir le prochain président de la chambre basse, succédant à la "speaker" Nancy Pelosi, se voulait confiant.

"Il est clair que nous allons reprendre la Chambre des représentants", a-t-il assuré dans la nuit de mardi à mercredi.

S'ils l'emportent, les républicains ont déjà annoncé la couleur: ils tenteront de mettre en pièces le programme de Joe Biden, sur le changement climatique par exemple, et ont promis d'ouvrir des enquêtes sur sa gestion du pouvoir.

- Incertitude au Sénat -

Au Sénat, où les démocrates détenaient une très mince majorité avant l'élection, il faudra sûrement plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant qu'une majorité ne se décide et donc l'agenda politique aux Etats-Unis pour les deux prochaines années.

L'Arizona et le Nevada n'étaient pas encore décidés à 19H00 GMT. Longtemps indécis, le Wisconsin a lui réélu le républicain Ron Johnson, ont rapporté mercredi les chaînes CNN et ABC.

Et en Géorgie, comme en 2020, le scrutin est si serré qu'il faudra attendre une nouvelle élection le 6 décembre pour départager le pasteur Raphael Warnock, sénateur sortant, et l'ancienne star du football américain Herschel Walker, soutenu par Donald Trump, selon les projections.

Le camp démocrate du président de 79 ans ne cachait pas sa satisfaction d'avoir plus que sauvé les meubles.

"Ne sous-estimez jamais à quel point la +Team Biden+ est sous-estimée", a tweeté, goguenard, le directeur de cabinet du président américain, Ronald Klain.

Les démocrates ont ainsi arraché aux républicains l'un des sièges les plus disputés de ce scrutin, en Pennsylvanie, remporté par John Fetterman.

La campagne a été acharnée et centrée notamment sur l'inflation, qui s'est affichée comme la principale préoccupation des Américains selon les sondages sortis des urnes.

Les républicains se disaient ainsi confiants dans leurs chances de priver Joe Biden, un président à la cote de popularité anémique, de ses majorités au Congrès.

Organisées deux ans après la présidentielle, les élections de mi-mandat font quasiment systématiquement office de vote sanction pour le pouvoir en place.

Mais les électeurs américains ne l'ont pas entendu ainsi et le "Grand Old Party", à qui l'on prêtait jusqu'à peu une percée de 10, 25, voire 30 sièges à la Chambre, s'est vu obligé de revoir ses ambitions à la baisse.

- Sensation DeSantis -

Du côté des gouverneurs des Etats, après avoir arraché deux postes aux républicains (dans le Maryland et le Massachusetts), le camp démocrate n'avait pas non plus dit son dernier mot dans l'Arizona, où le dénouement de la course entre la trumpiste Kari Lake donnée favorite, et la démocrate Katie Hobbs restait inconnu.

Les élections dans cet Etat n'ont pas été truquées, malgré les problèmes techniques rencontrées par certaines machines électorales, ont insisté mercredi les autorités locales, en avertissant que les résultats définitifs ne seraient pas connus avant plusieurs jours.

Par ailleurs, selon des résultats provisoires, les défenseurs du droit à l'avortement ont enregistré plusieurs victoires lors de référendums organisés après l'arrêt historique de la Cour suprême en juin.

Au final, nombre des lieutenants de Donald Trump ont été battus. Et l'un de ces potentiels rivaux à l'investiture républicaine, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, 44 ans, lui a volé la vedette.

Réélu de manière triomphale, ce dernier a assuré qu'il ne faisait que "commencer le combat".

M.Schneider--HHA