Covid-19: Hong Kong lance un pass vaccinal
Hong Kong va lancer un pass vaccinal cette semaine, ont annoncé lundi les autorités au moment où les hôpitaux sont submergés par une vague de cas de coronavirus liés au variant Omicron hautement contagieux.
La ville, une des plus densément peuplées au monde, fait face à la pire vague de Covid-19 depuis le début de la pandémie, enregistrant des milliers de contaminations chaque jour.
A partir de jeudi, tous les habitants âgés de 12 ans et plus devront prouver qu'ils ont reçu au moins une dose ou qu'ils bénéficient d'une exemption médicale pour manger au restaurant.
"Tout le monde doit avoir sur lui son carnet de vaccination ou ses exemptions comme sa carte d'identité", a déclaré lundi Kevin Choi, secrétaire adjoint à l'Alimentation et à la Santé, lors d'une conférence de presse.
Dans certains lieux, comme les marchés, les supermarchés, les hôpitaux et les édifices gouvernementaux, les habitants n'auront pas à présenter de preuve de leur vaccination, mais seront soumis à des contrôles ponctuels et pourront écoper d'une amende.
Dans les prochains mois, les Hongkongais devront avoir reçu trois doses de vaccin.
En janvier, la cheffe de l'exécutif Carrie Lam avait dit espérer que cette mesure inciterait les personnes hésitantes à se faire vacciner.
Ce pass vaccinal est la dernière mesure mise en place pour faire face à la vague de coronavirus balayant le territoire qui enregistre un des plus faible taux de vaccination des pays développés.
A l'image de la Chine continentale voisine, Hong Kong applique une stratégie zéro Covid et le territoire n'a enregistré aucun cas local durant des mois.
Mais les autorités n'ont pas mis à profit cette période pour se préparer à une épidémie et les experts médicaux estiment qu'elles auraient notamment dû inciter la population à se faire vacciner. Moins de 50% des personnes âgées ont reçu deux doses de vaccin.
Les autorités n'autorisent pas les personnes testées positives à se placer à l'isolement chez elles. Elles ont décidé de construire, avec l'aide de la Chine, de nouvelles installations et de réquisitionner des chambres d'hôtels pour placer les malades en quarantaine.
Le nombre de cas devrait s'élever à "des centaines de milliers" dans les semaines à venir, a prévenu Karen Grepin, de l'école de santé publique de l'Université de Hong Kong.
"Toutes les données semblent indiquer que cette vague n'en est qu'à ses débuts", a-t-elle déclaré lundi à la chaîne publique RTHK.
Les autorités s'apprêtent à tester dans les prochaines semaines l'ensemble des 7,5 millions d'habitants avec le soutien de de la Chine.
Cette décision a été prise après que la président chinois Xi Jinping a exhorté la semaine dernière Hong Kong à prendre "toutes les mesures nécessaires" pour enrayer la pandémie.
Le centre financier, resté coupé du monde durant une majeure partie des deux dernières années, fait l'objet d'une reprise en main de la Chine, qui a muselé toute dissidence.
Les autorités semblant déterminées à poursuivre leur politique zéro Covid, le nombre de personnes décidant de quitter la ville a grimpé en flèche.
D'après les données du gouvernement, la semaine dernière, 27.703 personnes ont quitté Hong Kong, autrefois considérée comme la "ville internationale de l'Asie". Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis le début de la pandémie.
Vendredi, des organisations caritatives ont tiré la sonnette d'alarme sur la manière dont sont traitées les domestiques souvent philippines ou indonésiennes, qui affirment avoir été licenciées après avoir été testées positifs au Covid et forcées à dormir dehors.
U.Smith--HHA