JO-2022: avant-derniers feux avec un bouillant 50 km
Pékin 2022, c'est bientôt fini: il ne reste plus que deux journées de compétition, bien remplies avec notamment le 50 km de ski de fond samedi, avant que la flamme olympique ne s'éteigne dimanche au bout d'une quinzaine sous bulle sanitaire et rythmée par les rebondissements de l'affaire Valieva.
C'est l'épreuve-reine du ski de fond, équivalent du marathon en athlétisme pour son prestige: le 50 km des JO-2022 doit surtout permettre de départager les deux stars de la discipline, le Russe Alexander Bolshunov et le Norvégien Johannes Klaebo.
Ils ont tous deux remporté quatre médailles et sont inséparables jusque dans la répartition de la couleur de leurs récompenses avec deux en or, une en argent et une en bronze. Avant d'aborder le 50 km (14h00 locales, 07h00 françaises), Bolshunov a pour lui d'avoir survolé le skiathlon et le relais, tandis que Klaebo a fait la loi sur les épreuves de sprint, individuelle et par équipes.
Mais cette avant-dernière course de ski de fond au programme, avant le 30 km femmes qui refermera dimanche les épreuves des JO-2022, pourrait réserver bien des surprises, car elle se disputera dans des conditions difficiles avec des températures très basses et une neige particulièrement éprouvante.
Maurice Manificat, membre du relais 4x10 km médaillé de bronze à Zhangjiakou, sera le plus solide argument côté français.
- Accueil triomphal -
Pour égaler le record de médailles dans une édition des JO d'hiver (15), il faudra sans doute attendre dimanche avec l'épreuve par équipes où Tessa Worley et Alexis Pinturault, restés sans médaille, espèrent sauver leurs Jeux.
A condition que l'épreuve ait lieu: elle était programmée samedi et a été reportée à dimanche matin à cause d'un vent violent, mais les prévisions pour dimanche ne sont pas meilleures. Pourrait-elle être purement et simplement annulée, ce qui est rarissime dans l'histoire olympique ? Réponse dans la journée de samedi.
Kevin Rolland a terminé à la 6e place en ski half-pipe, loin du Néo-Zélandais Nico Porteous, champion du monde en titre de la spécialité et désormais champion olympique, devant les Américains David Wise et Alex Ferreira.
Mais pour le porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture, le pari était déjà gagné depuis qu'il s'était qualifié pour la finale, trois ans après une terrible chute qui a failli lui coûter la vie.
Pour clore cette avant-dernière journée, les Chinois Sui Wenjing et Han Cong, médaillés d'argent il y a quatre ans, tenteront sur la glace olympique de résister aux Russes Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov, pour offrir au pays-hôte probablement sa dernière médaille.
A 6.000 km de Pékin, Kamila Valieva a été accueillie à Moscou par des centaines de supporters survoltés après des JO-2022 qu'elle n'est pas près d'oublier. La prodige russe, au coeur d'une retentissante affaire de dopage, a même esquissé un sourire derrière son masque en entendant les chants de ses supporters.
- Milan/Cortina en 2026 -
"On ne pouvait pas ne pas être là pour l'accueillir, elle a fait preuve de tellement de dignité face à tout ce qu'elle a vécu, il fallait qu'elle sente que tout le pays était derrière elle", a expliqué à l'AFP Ksenia, l'une de ses fans.
Valieva, 15 ans, n'a pas remporté le titre individuel qui lui semblait promis, après avoir craqué dans le programme libre, mais elle continue de dominer l'actualité, deux mois après un contrôle antidopage positif révélé en pleins Jeux.
Le président du Comité international olympique Thomas Bach a pointé du doigt vendredi son entourage tandis que la Fédération internationale de patinage va soumettre au vote de ses membres en juin une mesure de relèvement de l'âge minimum à 17 ans pour participer aux compétitions seniors.
S'il faudra attendre plusieurs mois pour que les autorités antidopage mènent à terme leur enquête sur l'affaire Valieva, elle sera sans doute un lointain souvenir quand la flamme olympique sera rallumée le 26 juillet 2024 à Paris. Les JO feront leur retour en Europe de l'ouest avec ceux d'hiver de Milan/Cortina en 2026, après un long et difficile périple, de Sotchi à Pékin en passant par Rio, Pyeongchang et Tokyo.
A.Baumann--HHA