Hamburger Anzeiger - JO-2022: vertige d'un titre olympique, gouffre d'un podium raté, une quinzaine de hauts et de bas

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JO-2022: vertige d'un titre olympique, gouffre d'un podium raté, une quinzaine de hauts et de bas
JO-2022: vertige d'un titre olympique, gouffre d'un podium raté, une quinzaine de hauts et de bas

JO-2022: vertige d'un titre olympique, gouffre d'un podium raté, une quinzaine de hauts et de bas

Quentin Fillon Maillet n'était pas attendu à pareille fête et il a collectionné cinq médailles, Alexis Pinturault devait être le leader de l'équipe de France et il est passé à côté de ses Jeux: retour sur une quinzaine de hauts et de bas pour la délégation française à Pékin.

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SKI ALPIN: trois médailles, dont un titre

. Johan Clarey: inusable. Il a marqué l'histoire des Jeux en devenant vice-champion olympique de descente, discipline de tous les dangers, à 41 ans, un record de longévité en ski alpin. Célébrée comme une victoire, sa médaille décrochée sur l'inédite piste "The Rock" récompense un sportif attachant au parcours marqué par les blessures, qui a pris son temps pour briller sur la fin de sa carrière.

. Clément Noël: surdoué. Attendu au sommet depuis plusieurs années, Clément Noël a concrétisé les attentes avec le premier titre olympique du ski alpin tricolore depuis Antoine Dénériaz sur la descente en 2006 à Sestrières. A 24 ans, Noël a su produire son meilleur ski le bon jour, alors qu'il cherche depuis plusieurs années de la régularité sur cette discipline qui demande de skier sur un fil.

. Mathieu Faivre: apaisé. L'ombrageux Mathieu Faivre a conquis le bronze du géant, un an après son titre de champion du monde. Obtenu dans des conditions difficiles, son podium efface définitivement sa sortie ratée des Jeux de Pyeongchang en 2018, dont il avait été renvoyé plus tôt que prévu à cause de propos jugés contraires à l'esprit d'équipe.

. Alexis Pinturault: éprouvé. Le leader des Bleus s'est effondré, en larmes devant la presse, après sa chute, douloureuse pour l'épaule et pour le moral, lors du combiné alpin dont il était favori. Sacré N.1 mondial l'an dernier, cette machine à gagner n'a pas retrouvé "la flamme" et l'énergie cette saison. Les Jeux, qu'il quitte sans médaille individuelle et avec le constat d'être épuisé mentalement, n'ont pas fait exception.

BIATHLON: sept médailles, dont trois titres

Quentin Fillon Maillet: survolté. La locomotive du biathlon français était à l'heure chaque jour, ou presque. En or, sur la première en solo, l'individuel malgré deux minutes de pénalité, il a survolé ces JO-2022 avec cinq médailles, et a raté d'un rien un exceptionnel Grand Chelem (six médailles sur six possibles) lors de la dernière épreuve, la mass-start (4e). Après l'argent en sprint, il est allé chercher l'or dans des conditions dantesques sur la poursuite. En ajoutant l'argent des deux relais (mixte, puis masculin), il est LA star de ces Jeux! Du jamais-vu depuis près d'un siècle. Il est le troisième Français à rentrer des Jeux (hiver et été confondus) avec cinq médailles, après Roger Ducret (escrime, Paris-1924) et Julien Brulé (tir à l'arc, Anvers-1920).

Justine Braisaz-Bouchet: inattendue. Non retenue pour le relais mixte, passée à côté de ses premières courses (40e de l'individuel où sa coéquipière Anaïs Chevalier-Bouchet a décroché l'argent, et 48e du sprint), forfait pour la poursuite, la native d'Albertville s'est couverte d'or en mass-start, au terme d'une course ventée à rebondissements. Elle est la deuxième biathlète française championne olympique en solo après Florence Baverel-Robert, sacrée sur le sprint en 2006 à Turin.

SKI DE FOND: une médaille

Le sprint. Détresse. Richard Jouve et Lucas Chanavat, les deux sprinteurs français, as du skating et habitués des podiums en Coupe du monde, avaient coché ce rendez-vous depuis huit ans et savaient qu'il ne se représenterait pas avant huit autres années en raison du jeu de l'alternance entre style classique et skating. D'où leur détresse immense après leur élimination en demi-finale. Médaille de bronze du relais autour du cou quelques jours plus tard, Richard Jouve, encore touché, confiait avoir "mis plusieurs jours à (s)'en remettre".

Le relais tricolore. Habitué. Attendus par la force de l'habitude, moins pour leur début de Jeux ratés, les fondeurs tricolore se sont invités pour la troisième fois de suite sur le podium des Jeux olympiques. Avec comme à chaque fois Maurice Manificat, revenu à un moment comme une fusée sur le Norvégien Johannes Klaebo, il a fait rêver un temps à l'argent et effacer le début de quinzaine délicat.

PATINAGE ARTISTIQUE: une médaille, un titre

. Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron: libérés. Quatre ans après l'argent amer et la mésaventure de la robe à Pyeongchang, les deux danseurs sur glace (26 et 27 ans respectivement) ont conquis à Pékin le seul or qui manquait à leur exceptionnel palmarès, avec un score record. "Ineffable" pour elle, "une machine à laver d'émotions" pour lui, qui s'est "retenu de hurler". "C'est hallucinant le poids de cette médaille. C'est le symbole de tout ce qu'on a traversé", explique Papadakis. La glace française n'avait plus connu d'or olympique depuis vingt ans.

SKI FREESTYLE: une médaille

. Benjamin Cavet: "volé". L'entraîneur de l'équipe de France de ski de bosses Ludovic Didier a fondu en larmes après la quatrième place de son protégé "Ben" Cavet, qu'il estime avoir été "volé" de la médaille de bronze, attribuée par les juges au Japonais Ikuma Horishima malgré plusieurs erreurs. "Ma descente n'a pas non plus été parfaite", a tempéré le skieur de 28 ans, beau joueur.

. Perrine Laffont: cabossée. Ultra-dominatrice pendant la majeure partie de la dernière olympiade, la championne olympique 2018 de ski de bosses avait vu la concurrence se rapprocher sérieusement depuis le début de la saison et les JO de Pékin ont confirmé la tendance. Très (trop?) attendue, l'Ariégeoise de 23 ans n'a jamais complètement réussi à se lâcher en finale. Elle a elle aussi échoué au pied du podium, sans avoir pour le coup grand-chose à reprocher aux juges.

. Tess Ledeux: aérienne. La skieuse freestyle de 20 ans est passée par toutes les émotions au cours de la quinzaine olympique. La déception, d'abord, d'avoir vu l'or du big air lui échapper sur le fil au profit de la Chinoise Eileen Gu, qui a sorti de son chapeau le "double cork 1620" (rotation de quatre tours et demi) que la Plagnarde avait été jusqu'ici la seule à réussir en compétition. Ses larmes séchées, Ledeux a finalement apprécié à juste titre sa médaille d'argent. "Fatiguée", elle a dû se contenter la semaine suivante de la septième place de l'épreuve de slopestyle, dont elle comptait parmi les favorites.

. Kevin Rolland: miraculé. Moins de trois ans après avoir frôlé la mort dans une effroyable chute, le porte-drapeau de l'équipe de France à Pékin a achevé à 32 ans son histoire d'amour olympique sur une bonne note avec une sixième place "très respectable" en ski half-pipe. "On m'aurait dit ça il y a trois ans sur mon lit d'hôpital, j'aurais plus que signé", a affirmé le médaillé de bronze de Sotchi en 2014, qui devrait désormais prendre ses distances avec la compétition pour se consacrer à des projets vidéo.

SNOWBOARD: une médaille

. L'équipe de France de snowboardcross: scotchée. Les Bleus nourrissaient de grands espoirs de médaille sur l'épreuve par équipes mixtes, qui faisait son entrée au programme des Jeux. Ils sont rapidement partis en fumée. Les deux duos français engagés, Chloé Trespeuch-Merlin Surget et Julia Pereira de Sousa-Loan Bozzolo, ont été sortis dès les quarts de finale. La faute à un problème de fartage qui a perturbé leur glisse. Heureusement, Trespeuch a sauvé l'honneur du snowboard tricolore avec sa médaille d'argent en individuel, huit ans après son bronze à Sotchi.

bur/jr/add

U.Smith--HHA