JO-2022: "Emerveillée" à Pékin, Tess Ledeux revient "dans la vraie vie"
Médaillée d'argent en big air aux JO-2022, Tess Ledeux est de retour "dans la vraie vie". De passage à l'AFP à Paris, la jeune skieuse de 20 ans parle de son "début d'année exceptionnel", de sa découverte "émerveillée" à Pékin et de la suite, entre la Coupe du monde et retour à l'école.
Q: Deux médailles d'or aux X Games puis une médaille d'argent aux JO, c'est un début d'année exceptionnel ?
R: "Oui, c'est un début d'année exceptionnel, un début de saison exceptionnel, je suis super contente. J'ai rempli un petit peu tous les objectifs que je m'étais fixés, ça ne pouvait pas être mieux. C'est des saisons comme on les aime ! (Maintenant) je suis contente d'être rentrée en France, je suis restée 15 jours à Pékin, ça paraît court sur le papier, mais c'est très long, parce qu'on est un peu dans un monde à part là-bas, dans une bulle. On est coupé du monde extérieur et là j'ai l'impression de retourner dans la vraie vie. C'est spécial mais ça fait du bien."
Q: La vie était-elle difficile à Pékin ?
R: "L'avant départ surtout, c'était tous les tests, la pression du résultat (du test), on avait peur à chaque fois en recevant notre mail de résultat. C'était vraiment angoissant, stressant, parce qu'on savait que notre rêve olympique pouvait s'envoler à tout moment. Une fois sur place c'était super +safe+ (sûr, ndlr), on était testé tous les jours. Ce n'était pas vraiment lourd parce que c'était bien fait. Franchement on était bien guidé, c'était vraiment serein comme environnement. Ça ne nous a pas trop changé des Jeux de d'habitude finalement, dans le Village (olympique) tout était normal. Il y avait les espaces communs ouverts, les salles de jeux, de sport, etc. On pouvait se retrouver si on avait envie. J'ai vécu mes Jeux à 100 pour cent contrairement à ceux d'il y a quatre ans. Et malgré les conditions sanitaires difficiles, finalement sur place, on était vraiment bien."
Q: Comment était-ce Pékin pour vous ?
R: "Moi je découvrais un nouveau pays, tout simplement. C'était une nouvelle destination, donc j'étais un petit peu émerveillée, j'avais envie de découvrir cet endroit. Les sites de compétition étaient vraiment beaux, on n'a rien à reprocher, c'était vraiment parfait. C'était très agréable à skier, différent, nouveau."
Q: Quel est votre programme à venir ?
R: "Il y a encore les deux dernières (manches de) Coupe du monde (Tignes/FRA et Silvaplana/SUI), ça va être pour le plaisir, pour clôturer la saison sur une bonne note. J'ai envie de vacances, mais je ne sais pas si j'aurais beaucoup de temps parce que je retourne à l'école, fin avril. Je suis en train de passer un DUT en technique de commercialisation. J'essaye de ne pas lâcher l'école, ça m'aide à trouver un équilibre, garder une vie un peu normale de jeune fille. Même si le ski prend 90 pour cent de mon temps, si je peux mettre les 10 derniers pour cent dans l'école, c'est toujours ça de gagné. Et puis, j'ai aussi un film vidéo de 20 minutes qui retrace un petit peu mes deux dernières années."
Q: Vos performances sont à l'image d'un ski freestyle féminin en pleine évolution...
R: "Aujourd'hui, on a trouvé notre place. Il y a encore du chemin à faire mais il y a dix ans, tout le monde se moquait des filles dans le ski freestyle, on disait qu'elles n'avaient pas leur place, que ça n'avait pas le niveau, etc. Aujourd'hui, il y a des garçons qui viennent nous féliciter après nos compétitions et qui nous disent: +vous avez vraiment été à la hauteur aujourd'hui, vous nous avez impressionnés+. Ce sont des compliments qui font plaisir, on se rend compte qu'on a vraiment notre place dans notre discipline et que mêmes les garçons sont un peu émerveillés parfois. On sait qu'on fait bouger les choses."
Q: Qu'allez-vous faire de la médaille olympique ?
R: "J'ai une petite étagère avec toutes mes médailles, les trophées vont au salon de coiffure de ma mamie, mais les médailles importantes, je les garde près de moi. Peut-être qu'elle aura une place différente."
Propos recueillis par Sabine COLPART
W.Widmer--HHA