F1: seize ans sans titre, la trop longue disette de Ferrari
Le sacre, enfin? Ferrari tentera dimanche de récupérer le titre de champion du monde des constructeurs qui lui échappe depuis 2008, avant d'entamer un nouveau chapitre l'an prochain avec le septuple champion de Formule 1 Lewis Hamilton.
Ce week-end, sur le tracé d'Abou Dhabi, la vénérable écurie au Cheval cabré n'a plus qu'une ambition pour le dernier Grand Prix de la saison: celle de dominer McLaren, dernière équipe à pouvoir contrarier ses plans et qui tient pour l'instant la corde.
Pour la première fois depuis 2014 et l'entrée de la F1 dans l'ère hybride, "nous sommes en lice pour le titre de champion jusqu'à la dernière manche. En soi, c'est déjà une grande réussite", s'est félicité le patron de l'équipe, Frédéric Vasseur.
Depuis son arrivée à la tête de la Scuderia, début 2023, le Français a insufflé un nouvel élan pour tenter de redonner à l'écurie la plus titrée de l'histoire de la F1 ses lettres de noblesse, elle qui attend aussi un titre chez les pilotes depuis 2007.
Ces deux dernières saisons, "Fred" a su imposer la méthode Vasseur à Maranello, siège historique de la marque italienne, en ayant largement restructuré ses équipes, qu'il pousse davantage à la prise de risques.
Fred Vasseur "a changé pas mal de choses", saluait en septembre son pilote monégasque Charles Leclerc. "Il essaye de comprendre chaque personne au sein de l'équipe (...) et de la mettre dans les meilleures conditions possibles afin d'extraire son maximum".
- Hamilton, "le profil qui manquait" -
Pour parfaire ses rêves de sacre(s), la Scuderia ajoutera une nouvelle corde à son arc l'an prochain, et pas des moindres puisque Lewis Hamilton, qui tournera dimanche soir une page de 12 saisons avec Mercedes, débarquera en Italie.
Dans le viseur du Britannique: une huitième couronne mondiale record qui le ferait entrer dans le cercle fermé des champions titrés à plus de 40 ans (Hamilton les aura en janvier). Il rejoindrait au palmarès Juan Manuel Fangio, Giuseppe Farina et Jack Brabham.
Considéré comme le "transfert du siècle", l'arrivée du multi-champion -en perte de vitesse depuis 2022 chez Mercedes et qui remplacera l'Espagnol Carlos Sainz-, s'est faite à la faveur de la relation qu'il entretient depuis 20 ans avec Vasseur. Le Français a en effet encadré Hamilton en Formule 3 Euroseries en 2005 et en GP2 Series en 2006, avec les titres à la clé.
"J'avais vraiment l'impression que c'était le profil qui nous manquait, pas qu'il soit meilleur que l'un ou l'autre, l'idée reste de remplir des cases avec des profils et je pense que ça (correspondait) bien avec ce qu'on avait", a expliqué au printemps son futur patron à l'AFP.
Et de poursuivre: "un pilote, quel qu'il soit, amène une dynamique et une expertise, une façon de voir la course différente. Et, pour plein de raisons, je pense que c'était le bon timing".
- "Grande motivation" pour Leclerc -
Reste que le premier adversaire d'un pilote est son coéquipier: Hamilton aura face à lui Charles Leclerc, de 12 ans son cadet, qui cherche encore à décrocher son premier titre en catégorie reine.
"Ce sera à la fois très intéressant pour moi d'apprendre de l'un des meilleurs pilotes de tous les temps, mais aussi une grande motivation pour battre Lewis", a reconnu Leclerc, qui peut encore être vice-champion du monde derrière Max Verstappen, comme en 2022. Il est pour l'instant 3e du championnat pilotes, juste derrière Lando Norris (McLaren).
Couvé par la Scuderia depuis 2016, année de son entrée à la Ferrari Driver Academy -avant de devenir titulaire en F1 en 2019-, le Monégasque, que Vasseur connaît depuis qu'il a 11 ans, est devenu au fil des années le chouchou des tifosi.
Si Ferrari assure pour l'heure qu'elle ne donnera pas la priorité à l'un ou l'autre de ses pilotes, reste à voir qui de "Sir Lewis" ou d'"Il Predestinato" -qui se respectent beaucoup par ailleurs- aura l'avantage en piste.
E.Gerber--HHA